Le chiffre « 0 » le plus ancien a été inscrit par les Khmers anciens

Une stèle khmer avait été redécouverte en 2013 après plusieurs années de recherche par le mathématicien américain Amir D. Aczel.

Cette inscription en ancien Khmer, le point à droite, serait la plus ancienne version connue de notre zéro. On peut y lire: « An 605 de l’ère çaka, le cinquième jour de la lune décroissante… ». (via Amir D. Aczel)

Pendant une longue période, les scientifiques et les chercheurs pensaient que le chiffre O se trouvait en Inde, daté du IXe siècle.

Jusqu’à qu’un chercheur trouve cette stèle.

C’est le chercheur Amir D. Aczel parti sur une piste dénichée suite à la lecture d’une publication de l’épigraphiste français Georges Coedes (1886-1969) datée de 1931.

Georges Coedes, cet expert en ancien khmer – l’antique idiome des Cambodgiens – avait en effet publié la traduction d’une inscription lapidaire gravée sur une stèle retrouvée en 1891 dans des ruines situées au cœur du Cambodge.

Elle comportait la date de  » 605 de l’ère çaka  » gravée à l’aide d’un point entre deux chiffres.

Sachant que cette ère indienne avait commencé en 78 de notre ère, ce premier zéro datait donc de 683 (605+78).

Cette stèle ancienne se trouve actuellement au musée National de Phnom Penh (Cambodge)

Le système de numérotation populaire utilisé dans la plupart des pays du monde aujourd’hui est basé sur les «chiffres hindous-arabes», maintenant souvent appelés «chiffres indo-arabes».

Ce système de symboles est originaire de la ville indienne centrale de Gwalior et a été daté de l’année 876 après J-C.

L’une des caractéristiques mathématiques remarquables de ce système est l’introduction du symbole « 0 » comme espace réservé dans une chaîne de chiffres.

Le nom hindou de ce symbole était sunya, signifiant « vide ».

En arabe, le mot vide était sifr, qui, en latin médiéval, devenait zephirum. À la fin du Moyen Âge, zephirum avait été abrégé en italien et en français à zéro, le mot que nous reconnaissons et utilisons aujourd’hui en anglais.

Mais pendant des années, l’histoire a circulé que le zéro de Gwalior n’était pas le premier espace réservé du zéro; qu’un prédécesseur existait au Cambodge.

D’autres détails faisaient défaut et le statut du «premier» zéro restait un mystère.

Dans un projet de recherche acharné de plus de quatre ans, Amir Aczel (1950-2015) a localisé et documenté l’existence de ce zéro, un zéro khmer utilisé dans une inscription en pierre désignant l’année khmère 605 (683 J-C).

L’inscription chronologique est contenue sur une stèle en pierre découverte pour la première fois en 1891 et désignée dans le codage archéologique comme K-127.

Qu’était devenue cette stèle après les décennies de drames qu’avait connus le Cambodge au XXe siècle sous le régime des Khmers Rouges ?

Après des années d’enquête en Thaïlande, au Laos, Vietnam et au Cambodge, le chercheur mathématicien américain a fini par la retrouve dans les entrepôts de la Conservation du site d’Angkor, au milieu de linteaux brisés et de centaines de vestiges de statues conservées dans la petite ville de Siem Reap, ville où se trouve le Temple Angkor Wat.

Source :
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/sur-les-traces-du-premier-zero-et-de-l-homme-qui-avait-passe-sa-vie-a-le-rechercher_109851.amp?fbclid=IwAR0YSsYNcUGCVMcpS_MMT_bdiVFpXcnpKdAPEA8HID2fFqcaPenI36qa5zQ

https://www.maa.org/press/periodicals/convergence/mathematical-treasure-the-cambodian-zero

Amir Aczel, Finding Zero: A Mathematician’s Odyssey to Uncover the Origins of Numbers, New York: Palgrave Macmillan, 2015.

Pour plus d’informations sur Georges Coedès, voir:
Collection Coedès, Bibliothèque nationale d’Australie, Canberra.

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