par Le Cambodge subit la déforestation la plus rapide au monde.
Le Royaume des Khmers aurait été le pays le plus déforesté au monde en 2015. La déforestation massive pour des buts de développement menace les forêts et les écosystèmes.
Avant c’était l’Indonésie était connue pour la destruction à grande échelle de ses forêts primaires au profit des palmiers à huile servant à satisfaire l’appétit de consommation des Occidentaux.
Récemment, c’est le Cambodge qui détient, selon le Cambodge Post qui rapporte une étude de la Global Forest Watch, l’honneur malheureux de subir la déforestation la plus rapide au monde.
Le Cambodge était autrefois couvert de forêts tropicales luxuriantes.
En eux vivaient des animaux maintenant en danger comme les tigres indochinois (Panthera tigris corbetti), le bétail sauvage appelé banteng (Bos javanicus), et deux espèces de singes colorés appelés doucs, ainsi que de nombreux autres types de plantes et d’animaux.
La plupart de ces animaux sont maintenant éteints.
– Le Cambodge est le pays où la perte de la couverture arborée a augmenté le plus rapidement depuis 2001, au rythme de 14, 4 % par an, (source World Resources Institute)
– Le Cambodge aurait perdu environ 1,59 million d’hectares de couvert arboré entre 2001 et 2014, et seulement 3 pour cent restent couverts de forêt primaire.
– Cette déforestation a entraîné le déclin des tigres et d’autres animaux du pays
– Des images de la NASA montrent le développement rapide des plantations de caoutchouc au cours de la dernière décennie.
– La recherche attribue la hausse des taux de déforestation cambodgiens principalement à des changements dans le prix mondial du caoutchouc et à une augmentation des accords de concession entre le gouvernement et les entreprises de plantation et de bois.
– Durant une période, comme en 2015, le Cambodge aurait été le pays le plus déforesté au monde
– En d’autres termes, le Cambodge est le pays qui a connu le plus haut taux de déforestation (14,4 %) entre 2001 et 2014, bien devant la Sierra Leone (12,6 %) et Madagascar (8,3 %).
La NASA publie des images de la déforestation titanesque au Cambodge
Dans la description de ses images, la NASA mentionne des recherches qui indiquent que l’augmentation des prix mondiaux du caoutchouc et les accords de concession de terres sont en grande partie à blâmer pour la poussée de déforestation au Cambodge. Ces concessions sont des attributions de terres louées par le gouvernement à des entreprises forestières et agricoles.
Les images de la NASA montrent une plantation d’hévéas en plein essor provenant de ce qui semble avoir été autrefois une forêt dense. Des images supplémentaires de la visionneuse d’images satellite Timelapse de Google Earth corroborées par les données UMD sur la perte de couvert forestier indiquent que la construction de plantations a commencé à s’accélérer en 2009, avec au moins 19000 hectares de couvert arboré dégagé des concessions de caoutchouc de la région d’ici 2014.
La déforestation est une des conséquences directes de pratiques commerciales mal gérées, des prélèvements de bois de chauffage, de l’avancée de l’agriculture et du développement des infrastructures et de l’urbanisme.
Les pressions indirectes comprennent la croissance démographique, les inégalités de propriété foncière, le manque de technologie agricole et les possibilités d’emploi limitées.
Le gouvernement du Cambodge aurait joué un rôle étendu en délimitant l’utilisation qui pouvait être faite des forêts du pays.
Au Cambodge, entre les années 1970 à la fin de la guerre du Vietnam et 2007, la couverture de la forêt primaire est passée de 70% à 3,1%. Il ne reste plus ainsi que 3220 km2 de ces forêts. La déforestation arrive à un niveau alarmant : presque 75% des pertes de forêts se sont produits depuis la fin des années 1990.
Au total, Le Cambodge a perdu 25.000 km2 de forêts entre 1990 et 2005, dont 3.340 km2 de forêts primaires.
L’exploitation illégale est une large menace sur les forêts cambodgiennes. Cela permet la déforestation non-autorisée des forêts cambodgiennes.
De nombreux cas ont été rapportés dans lesquels l’armée menait des exploitations illégales dans l’opacité, hors du contrôle du gouvernement.
Il est difficile pour le gouvernement central de surveiller les zones sous influence des ex-forces polpotistes.
Les intérêts du commerce illégal du bois ont su tirer avantage des lois laxistes pour continuer les coupes illégales. En majorité, les actions nuisibles de déforestations reviennent aux militaires et à de puissants sous-contractants.
La jungle de Prey Vang
La province de Prey Veng est une province du sud-est cambodgien possédant une des plus grandes forêt primaire d’Asie du sud-est, est aujourd’hui victime des convoitises humaines et voit sa superficie réduite de jour en jour.
La rengaine est toujours la même : exploitation illégale de bois précieux, concessions minières, plantations d’hévéa et infrastructures de transport.
Avec une superficie estimée à plus de 3000 km², une vingtaine d’espèces animales et une vingtaine de végétales en danger d’extinction, mais aussi près de plusieurs centaines de milliers de personnes dont la vie quotidienne dépend directement de ses richesses, la forêt de Prey Lang est devenue, à travers les âges, un écosystème considérable.
Pour le cas ici, il n’est pas question de pétrole, mais d’hévéa, de bois de luxe et de concessions minières pour exploiter du fer et même de l’or.
Une véritable aubaine pour un pays figurant parmi les plus pauvres d’Asie du sud-est, dont le gouvernement actuel au Cambodge au pouvoir depuis plus de 30 ans cherche à diversifier tant bien que mal ses sources de revenus.
Encore faudrait-il pouvoir gérer l’opportunité convenablement.
Deux militants tués en 2012 parce qu’ils auraient contesté contre la déforestation
Chut Wuthy, le fondateur et ex-directeur du Natural Resources Protection Group (Groupe de protection des ressources naturelles), militant contre l’exploitation illégale des forêts, a été tué par balle en avril 2012 à dans l’ile de Koh Kong (sud ouest du pays vers Sihanoukville), alors qu’il prenait en photo des exploitations forestières présumées illégales en compagnie de deux journalistes du Cambodia Daily.
Quelques de temps après, Hang Serei Oudom, un journaliste khmer de 44 ans travaillant pour le site internet Vorakchun Khmer et connu pour avoir dénoncé à multiples reprises les liens des autorités locales avec les trafiquants de bois, a été également lui aussi été tué. Il aurait été abattu à coup de hache en septembre 2012.
La libération de millions de tonnes de CO2
La déforestation au Cambodge n’est pas seulement un problème pour la faune et les communautés humaines qui dépendent des forêts du pays; il contribue également au réchauffement climatique en libérant des quantités massives de CO2.
Les données de Global Forest Watch Climate montrent que la perte de 1,59 million d’hectares de couvert aurait arboré du pays sur une période de 14 ans a entraîné environ 533 millions de tonnes métriques d’émissions de carbone.
À titre de comparaison, les émissions totales de CO2 attribuables à la consommation d’énergie du Canada en 2011 classée neuvième à l’échelle mondiale – s’élevaient à environ 552,5 millions de tonnes métriques, selon l’ONG de plaidoyer scientifique Union of Concerned Scientists et d’après les données de l’Agence d’information sur l’énergie.
Déforestation par pays entre 2000 et 2012
Déforestation nette entre 2000 et 2012 en km²
Le Cambodge en grande partie déforesté par les entreprises vietnamiennes
Parmi les principaux pourvoyeurs de bois exotiques en Europe, la République démocratique du Congo, le Brésil, l’Indonésie, mais aussi le Vietnam, qui a exporté environ 8 milliards de dollars de bois dans le monde l’année dernière. D’après le site Courrier du Vietnam , l’Europe draine 10 % des exportations de bois vietnamiennes, soit 650 millions de dollars par an.
Un montant qui devrait rapidement augmenter.
Le 19 octobre, l’UE et le Vietnam aurait signé, après 8 ans de négociation, un accord de partenariat volontaire (APV) pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT).
En d’autres termes , un accord bilatéral qui doit, à terme, garantir la légalité du bois exporté depuis le Vietnam
Jusqu’ici, c’était aux sociétés importatrices européennes de s’assurer de la légalité du bois, via un processus de diligence raisonnée (analyse de risque).
Mais, bientôt, le Vietnam pourra émettre des autorisations FLEGT qui garantiront que son bois est « propre », ce qui devrait faciliter son exportation.
Une quinzaine d’ONG cambodgiennes aurait rédigé une lettre ouverte à l’attention de la Commission Européenne pour alerter sur les méthodes illégales de déforestation pratiquée par le Vietnam chez son voisin cambodgien.
Une pétition en ligne contre l’accord a même récolté 200 000 signatures (https://www.rainforest-rescue.org/petitions/1106/an-eu-seal-for-illegal-timber-from-vietnam-no?t=513-311-3363-1).
Véronique Audibert, fondatrice de l’ONG Poh Kao, qui veille à la protection de l’environnement au Cambodge, est persuadée que l’UE ferme les yeux sur un crime environnemental.
« Aujourd’hui, le pourrait Vietnam profite de la corruption au Cambodge (161e place au classement de Transparancy international, NDLR).
Des réseaux mafieux font passer du bois rare, du Cambodge au Vietnam, où il est blanchi », avance l’humanitaire, présente depuis une vingtaine d’années sur place.
Selon le rapport « Repeat Offender » publié par l’ONG britannique Environmental Investigation Agency (EIA) en 2017, 300 000 m3 de bois illégal provenant du Cambodge ont ainsi été déclarés comme légaux au Vietnam entre novembre 2016 et mars 2017, grâce à l’entregent de plusieurs responsables hauts placés vietnamiens.
Une pratique d’autant plus grave que le Cambodge aurait suspendu ses exportations de bois en 2016 pour lutter contre la déforestation.
Selon le site spécialisé Mongabay, le Cambodge a même demandé à Interpol d’enquêter sur ce trafic. « On est en train de raser des forêts primaires pour des meubles de jardin et du parquet »
Depuis 1994 peu de temps après la guerre et 3 ans après les accords de Paix de Paris signé en 1991, le gouvernement royal du Cambodge aurait accordé de plus en plus de concessions forestières (ELC) à des entreprises cambodgiennes, vietnamiennes et chinoises puis majoritairement dans le nord-est du pays ainsi pour développer l’agriculture et notamment les plantations d’hévéas (pour faire du caoutchouc) ou de canne à sucre.
Plus de 22 % du territoire appartient aujourd’hui à 275 entreprises privées, selon l’ONG cambodgienne Licadho, au détriment des populations, qui représentent 80 % de la population cambodgienne.
Selon me rapport d’Interpol et du PNUE intitulé « Carbone vert, Marché noir » (2012) aurait expliqué les stratégies de ces sociétés pour déforester discrètement : elles utilisent des prétextes et couvertures « des activités de couverture telles que le développement de plantations, la production d’huile de palme, la construction de routes ou la redéfinition des classifications de forêts, en dépassant le nombre de permis légaux ou en obtenant des permis d’exploitation illégaux contre le paiement de pots-de-vin.
Un business juteux comparable à celui de la drogue
Aujourd’hui, Interpol estime que la valeur totale des crimes liés à la forêt dans le monde y compris le coût de la corruption, et les pertes de revenus et de recettes fiscales sur le bois illégal est comprise entre 51 et 152 milliards de dollars chaque année.
Si le gouvernement cambodgien a tenté de limiter la casse en adoptant une loi sur l’exploitation forestière en 2002, il demeure un flou juridique :
On estime que seuls 25 % du territoire est couvert par un cadastre au Cambodge. On ne sait pas ce qui est privé et ce qui est public. Du coup, les entreprises pourraient en profiter.
La déforestation illégale au Cambodge a été largement documentée dans le rapport « Taking cut » de l’ONG Global Witness en 2004.
« La majorité du bois précieux et du bois de qualité coupé dans le sanctuaire de Phnum Aoral sont exportés au Vietnam », peut-on y lire.
Bien que la coupe d’arbre et le transport de bois y soient interdits depuis 1994, le rapport de l’ONG avait comptabilisé 100 scieries dans le secteur.
Les ravages de la déforestation et les inondations
Plusieurs étangs autour de Phnom Penh qui permettent de conserver l’eau des pluies ont été effacé de la carte en quelques décennies pour faire construire des quartiers.
Plus de 26 étangs autour de Phnom Penh dont 16 ont étés effacés pour faire construire des cités.
Ce qui pourrai expliquer en grande partie les récentes inondations dévastatrices autour de Phnom Penh et dans d’autres régions du Cambodge.
Gouvernement et corruption
En 2013, une ONG aurait accusé le magnat Try Pheap d’avoir facilité l’exploitation forestière illégale dans une forêt protégée pendant la campagne électorale et la période post-électorale, et avec la protection des autorités.
Try Pheap serait un très bon ami Madame Bun Rany, la femme de Hun Sen. Au Cambodge, il est roi, il possède de nombreux privilège au pays, et peut faire et obtenir tout ce qu’il veut, il a même reçu une licence pour récolter des plantes produisant de la drogue selon l’ONG.
Quel serait l’intérêt quoi?
Ce serait pour la production de drogue.
Le groupe prétend avoir des preuves d’une exploitation forestière illégale endémique dans la province de Preah Vihear à la demande du puissant oknha.
Les arbres de ces zones ne sont pas abattus par le magnat Try Pheap, ils sont abattus par les habitants et les autorités concernées. Mais le responsable est Try Pheap, car tous les arbres coupés dans la forêt sont protégés par les autorités… et ils sont achetés par les entreprises de Try Pheap aurait déclaré un témoin.
Toujours en 2013, les témoins auraient déclaré qu’il avait suivi la société pendant des mois et vu des coupes illégales se dérouler quotidiennement depuis le début du mois de juillet.
Au moins cent mètres cubes de bois abattu illégalement dans les zones protégées du sanctuaire de Boeung Per Wildlife sont livrés quotidiennement aux entrepôts légaux de Try.
Selon plusieurs sources, Mr Try phreap serait en grande partie le responsable des déforestations grâce aux privilèges accordé par le gouvernement.
La France aurait du bois illégal importé du Vietnam
Notre cabane de jardin ou notre terrasse en teck cachent peut-être de nombreux lourds secrets.
Le trafic de bois, en particulier des essences exotiques (acacia, teck, ibé…), continue de prospérer dans le monde, où l’on estime que 15 à 30 % des volumes de bois commercialisés sont d’origine illégale.
Leur nature imputrescible (résistant à l’humidité) en fait un matériau de choix pour une multitude d’utilisations, allant de l’ameublement au parquet.
En France, premier importateur de bois exotique en Europe, 40 % des grumes tropicales importées étaient illégales en 2007, selon WWF. Et lutter contre ce marché noir s’avère particulièrement compliqué.
Le bois qu’achèterait les entreprises françaises à la Chine ou au Vietnam proviendrait probablement en grande partie de bois illégale d’origine Cambodgienne.
Il y a pas de véritable preuve à ce jour , puisque tout aurait été blanchi, mais cela pourrait rester une possibilité.
En 2011, IKEA avait plus de 1 100 fournisseurs dans 35 pays. 67 % des produits Ikea d’Europe, 3 % d’Amérique du nord et 30 % d’Asie (Vietnam, Inde, Bangladesh) dont 22 % de Chine.
Et on sait que la déforestation illégale au Cambodge sont faite en majorité par les entreprises chinoise et vietnamienne. Le doute est toujours permis.
Ref :
https://www.google.com/amp/s/amp.lepoint.fr/2269117
https://www.routard.com/guide/cambodge/1411/geographie_paysages_et_environnement.htm
https://www.notre-planete.info/actualites/3889-carte-deforestation-monde
https://limportant.fr/infos-planete/56/348258
https://amp.lepoint.fr/2269117
https://www.facebook.com/119049209500580/posts/389709649101200/
https://www.forbes.com/sites/forbesasia/2016/08/03/crony-in-the-forest/amp/
http://khmerization.blogspot.com/2013/08/tycoon-back-in-firing-line-hun-sens-god.html?m=1
https://earthobservatory.nasa.gov/images/89413/cambodias-forests-are-disappearing
