La consommation de viande de chien au Cambodge

Les Khmers du Cambodge mangent-t-ils du chien?

Malgré les tabous, le marché de la vente de viande de chien reste très répandu au Cambodge encore aujourd’hui, un business florissant, à l’abri des regards.

Le marché de la vente de viande de chien reste très répandu au Cambodge, un business très lucratif, brutal mais très pratique surtout pour les pauvres. Entre 2 et 3 millions seraient abattus sans respect des règles d’hygiène et sans souci du bien-être animal chaque année dans le royaume.

Au Cambodge et plus particulièrement dans la culture khmer, ce n’est pas une coutume de consommer de la viande canine.

Malgré tout, celle-ci est implantée au pays par les habitants natifs des pays voisins.

La pauvreté pousse les locaux à se lancer dans ce business très lucratif :

Voici comment ça marche : Des chasseurs part à la recherche des chiens errants ou passent de famille en famille, proposant des ustensiles de cuisine en échange de leur animal domestique.

Ils les embarquent dans des cages à l’arrière de leur moto et les revendent à des intermédiaires entre 2 et 3 dollars le kilo.

Les animaux sont ensuite conduits dans des abattoirs ruraux où les employés opèrent sans aucun contrôle et sans aucune protection alors que la rage est encore très répandue par endroits.

De plus avec la pauvreté, cela pousse les locaux à se lancer dans le busines de la vente de chien. C’est visiblement un business brutal mais très juteux.

« J’ai de la peine pour eux, mais c’est mon boulot de faire ça », déclare Hun Hoy, un employé de 59 ans à Siem Reap avant l’interdiction de la vente de chien.

Son activité peut lui rapporter entre 750 et 1.000 dollars par mois, contre 200 s’il travaillait, par exemple, dans l’industrie du textile.

Ses clients sont des restaurants en ville ou de simples échoppes en bord de route, où le chien est vendu en barbecue ou dans une soupe, pour 1,25 dollar.

Il y a malheureusement depuis des décennies, aucune loi qui encadre ou interdisent la vente de chien au Cambodge.

C’est seulement depuis 2020, qu’une seule ville du Cambodge a décidé d’interdire la vente de chien.

Siem reap, connu pour ses temples d’Angkor, est l’unique ville à ce jour interdisant la viande de chien.

Siem Reap est une province cambodgienne qui est la première du pays à avoir interdit la consommation de la viande de chiens.

La nouvelle loi sanctionne toute infraction par un emprisonnement de 5 ans et par une amande allant de 1500 à 11000 euros.

Cette prise de décision s’inscrit dans le contexte de la lignée des lois interdisant la consommation de viande de chiens qui ont été récemment promulguées dans différentes pays de l’Asie.

Four Paws une association qui œuvre pour la défense des droits des animaux. Cette dernière considère que cette nouvelle loi est un véritable pas en avant, car la région de Siem Reap constitue une zone où la consommation de viande de chien était très importante.

Le directeur du département de l’agriculture, des forêts et de la pêche de la région de Siem Reap, Tea Kimsoth, aurait affirmé que la viande de chien avait surtout gagné en popularité parmi les étrangers se trouvant dans le pays.

Les Sud-Coréens en seraient les plus grands amateurs, selon ses propos.

Contexte de la crise sanitaire mondiale :

Cette nouvelle loi stipule l’interdiction de l’élevage de chiens, la commercialisation ou l’achat de viande pour la consommation humaine. La loi punit de peines allant jusqu’à 5 ans de prisons et 11 000€ d’amende les contrevenants.

La décision de cette interdiction aurait été prise pour plusieurs raisons différentes.

Les temples d’Angkor, le plus grand monument religieux du monde est un lieu sacré qui attire plus de 2 millions de touristes chaque année.

Touristes qui pour la plupart n’apprécient guerre la consommation de viande canines.

Avec l’épidémie du covid19 qui dure depuis maintenant plus d’1 ans, les autorités veulent supprimer tous les freins possibles à la reprise du tourisme.

La deuxième raison c’est que les cambodgiens, plus particulièrement les khmers ethnie majoritaire de plus de 90% au Cambodge portent une attention croissante aux chiens.

Ils sont considérés comme des compagnons et comme de loyaux protecteurs des fermes et des maisons. Leur viande tend à être considérée comme vecteur de maladies.

On se l’accorde, la majorité des Occidentaux perçoivent cette pratique avec « répugnance ».

Et pourtant, la France abritait de nombreuses boucheries canines au XXe siècle. La consommation de viande de chien remonte même à l’Antiquité romaine.

La consommation de viande de chiens est une pratique ancestrale et plus répandue dans le monde (et pas juste en Asie) qu’on ne le croit.

C’est surtout principalement la famine et la pauvreté qui aurait pousser la consommation de chien.

En effet, déjà dans l’antiquité romaine ou encore dans la civilisation aztèque, consommer de la viande de chien était une pratique répandue. Ce n’est donc pas une nouveauté.

On estime approximativement qu’en Chine, 300 000 chiens seraient consommés par an.

Ce chiffre est énorme mais représenterait en moyenne un chien consommé par an pour 1500 personnes. Alors qu’en France un ménage consomme 2,3 kg de viande de cheval par an.

Les origines de la consommation de viande de chien :

Si chez la plupart des occidentaux , manger son animal domestique est inconcevable, elle est pourtant très répandue dans le monde.

Elle fait ainsi partie des pratiques culinaires de nombreux pays, notamment des pays d’Asie mais pas uniquement qu’en Asie. En effet, on la retrouve aussi en Afrique.

Les principales causes ayant amené à ce phénomène étaient la famine ou encore les grandes guerres, qui poussaient les populations à se tourner vers des viandes de qualité perçue comme inférieures.

La viande de chien (ou même de chat) en fait partie.

En France, la consommation de viande a été particulièrement importante pendant la guerre franco-prussienne de 1870.

Durant cette période, les boucheries de viande de chien furent nombreuses à Paris : un des principaux marchés au chien se tenait d’ailleurs rue Saint-Honoré.

Afin de mieux comprendre et peut-être relativiser , il est important souligner et d’établir la place du chien au sein des différentes cultures.

En Occident, le chien est considéré comme un animal domestique : un animal jusqu’à obtenir l’image du meilleur ami de l’Homme.

Dans la majorité des pays d’Asie du Sud-Est, c’est différent.

Très souvent, le chien n’est pas considéré comme un animal domestique, encore moins l’égal de l’homme.

Au contraire, les chiens y sont souvent persécutés, voire chassés.

Le nombre de chiens errants en Asie du Sud-Est est assez impressionnant d’ailleurs et confirme la position inférieure du chien au sein de la société.

Et si certaines familles ont des chiens, leur rôle est très différent. Au Cambodge le chien est un animal qui protège la maison : il vit donc dehors, jamais à l’intérieur et n’a pas les mêmes attentions que le chien domestiqué occidental. Exemple : on ne les promène pas dans la rue, on ne les caresse pas, on ne leur achète pas des accessoires.

Si vous vous rendez au Laos et au Cambodge, vous allez vous rendre compte qu’il y a très souvent des chiens errants sans maître en pleine rue au centre ville dans certaines régions. Ils sont souvent inoffensifs si ils ne se sentent pas menacés.

Il faudrait également souligner que ce n’est pas toute la population des pays d’Asies concernés qui consomment de la viande, en effet par exemple en Chine, c’est uniquement dans certaines régions qu’on peut retrouver de la de la vente de viande de chien.

La viande de chien est très prisée dans les régions froides situées au nord de la Chine ou encore en Mongolie, mais ce ne sont pas les seules rappelons-le.

C’est une culture culinaire à laquelle s’attachent également des pays comme la Corée, le Vietnam, les Philippines, le Laos ou encore le Mayanmar.

Dans ces pays d’Asie où l’on mange du chien, chacun a sa manière de cuisiner la viande.

Les recettes peuvent être multiples : la fondue au chien est la plus connue.

D’autres Asiatiques préfèrent le manger en soupe avec des légumes. Force est de constater et de souligner que tous les chiens ne sont pas destinés à la consommation.

En Chine, par exemple, seules les races de chien de grande taille type dalmatiens ou encore les lévriers spécialement élevés pour leur viande sont concernés.

À Taïwan, cette pratique est interdite. La loi interdit la viande de chien et de chat à table. De la même façon, la législation locale punit toutes personnes élevant ces animaux domestiques dans l’objectif de les consommer.

Pas d’amalgame :

Il serait très facile de juger, surtout pour les occidentaux vivant en Occident sans réellement connaître l’Asie notamment la Chine et de dire que les Chinois détestent les chiens.

Or, il suffit de se rendre sur un site web spécialisé sur les races de chien pour découvrir qu’il y a beaucoup de races asiatiques comme le Shiba Inu, le Chow Chow ou le Shit Tzu.

Ces races ont toutes un point commun : elles sont très fidèles car elles ont été habituées depuis des générations à suivre et à veiller sur leurs maîtres.

Il est même très fréquent d’avoir des chiens dans les monastères.

La relation des Chinois avec le chien est proche de la nôtre avec les chevaux.

Pour certains, ce sont des compagnons très proches et incroyable meilleur ami de l’Homme, pour d’autres, ce sont des animaux de travail qui peuvent se manger.

Chaque culture est différente, et dépend du contexte, de son histoire et de la situation du pays en question.

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