Pratiqué depuis l’Antiquité période dans la seconde moitié du IVe millénaire avant notre ère (v. 3500−3000 av JC)., l’esclavage a connu son apogée avec la mise en place de la traite des Noirs et du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique aux XVIIe et XVIIIe siècles, avant d’être progressivement aboli, comme par exemple par la France, en 1848.
Mais les formes d’exploitation proches de l’esclavage n’ont pas disparu. Ce qu’on appelle souvent aujourd’hui « l’esclavage moderne ».
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Rapporteuse spéciale sur les nouvelles formes d’esclavage, mandat créé par l’ONU en 2007, l’esclavage contemporain touche aujourd’hui plus de 40 millions de personnes à travers le monde.
Selon le Global Slavery Index (Indice mondial de l’esclavage) créé par la Walk Free Foundation en 2013, le nombre de personnes concernées par l’esclavage moderne au Cambodge en 2018 est estimée à 261 000 personnes sur un total d’une population de plus de 16 millions de personnes dans le royaume.
Méconnu, ce « crime caché » concentre également des milliers d’esclaves modernes au Laos avec plus de 62 000 personnes, et en Thaïlande c’est plus de 610 000 esclaves modernes pour une population totale de près de 68 657 600 dans le pays.
3 critères sont pris en compte pour ce calcul : l’esclavage, le travail forcé ou le trafic d’être humain.
L’étude de Walk Free Foundation s’est basée sur 42.000 interviews menées dans 25 pays, l’analyse de réponses de 161 gouvernent, et plus généralement des recherches sur 167 pays.
Les gouvernements doivent s’attaquer au travail au noir, pénaliser les entreprises ayant recours à l’esclavage moderne, directement ou via leur chaîne d’approvisionnement, réclame le groupe. »
Classement de l’indice de prévalence. Le Cambodge figure 9ème sur 167 pays dans le top en terme de trafic d’humain.
Proportion estimée de personnes vivant dans l’esclavage moderne
16,81/ 1000
Vulnérabilité à l’esclavage moderne
63,51/ 100
Les formes d’esclavage contemporain ne sont pas toutes prises en compte dans les estimations fournies par la Fondation australienne Walk Free et l’OIT.
Manquent ainsi les victimes de trafic d’organes ou encore les enfants soldats.
L’esclavage moderne au Cambodge
Travail et mariage forcés, exploitation sexuelle. Les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut.
L’exploitation des enfants au Cambodge
L’exode rural des familiers crée des situations de pauvreté dans les zones urbaines propices a l’exploitation
Servitude domestique, mendicité et exploitation économique dans les briqueteries.
Il y a l’exploitation sexuelle. Les enfants sont recrutés par des petits réseaux ou des agents indépendants qui viennent chercher des enfants dans les familles pauvres an leur promettant qu’ils vont les scolariser et leur offrir un meilleur avenir.
Pour les hommes, c’est très souvent de l’exploitation au travail forcé dans les exploitations agricoles ou sur les chantiers de construction.
Les hommes fuient la misère an cherchant du travail et tombent dans l’exploitation car ils n’ont pas d’autre alternative économique.
Notamment dans l’industrie de la pêche vers la Thaïlande par exemple, les agents des réseau viennent recruter dans les zones les plus pauvres du Cambodge promettant aux hommes une situation confortable en travaillant dans la pêche.
Une fois sur place, on leur confisque leur papier, ils n’ont pas de contrat et ils touchent un salaire misérable ou n’ont pas de salaire du tout.
Les conditions de travail sont déplorables au point de vue de l’hygiène et de l »alimentation. Ils sont parfois maltraités physiquement.
L’exploitation des femmes et des jeunes filles au Cambodge via l’exploitation économique jusqu’à l’exploitation sexuelle.
La plupart sont des jeunes femmes venant des régions reculées pour trouver une situation stable en ville. Au départ embauchées comme serveuses, masseuses ou chanteuses, elles sont ensuite forcées se prostituer.
Le Cambodge est souvent un pays de transit où des trafiquants et des fonctionnaires corrompus facilitent le passage de migrants Vietnamiens dans le but de les exploiter en Thaïlande ou en Malaisie.
La vente des enfants par les familles pauvres
Au Cambodge, les abandons d’enfants sont d’autant plus nombreux que la demande est forte de la part de couples occidentaux et chinois.
Si la loi était respectée, ces trafics, qui n’étonnent personne au Cambodge, auraient cessé depuis longtemps.
Mais les règles ne sont pas appliquées car des fonctionnaires cambodgiens profitent eux-mêmes des abandons monnayés et de la revente des enfants.
Les personnes concernées, ce sont souvent des familles très pauvres et qui doivent rembourser des dettes qui se retrouvent victime de ce fléau, souvent volontaire ou involontaire.
Selon un extrait d’une enquête réalisée pour le compte du ”Project Freedom CNN” et publiée il y a quelques années , avec la participation de Tim Hume, Lisa Cohen et Mira Sorvino, actrice célèbre, devenue activiste dans le domaine de la protection des enfants.
La difficulté pour enrayer le trafic sexuel des enfants, au Cambodge mais aussi dans quelques autres pays d’Asie du Sud-est, tient à une réelle demande de la clientèle pédophile mais aussi au goût de certains asiatiques, les chinois en particulier, qui sont prêts à payer suffisamment pour violer une jeune vierge, pensant que cela les protégerait du Sida et leur donnerait force, énergie et vigueur.
En ajoutant la précarité de certaines familles dans les provinces, l’appétit des usuriers et la propension des ménages pauvres à s’endetter, parfois pour des raisons de santé, parfois pour de simples convoitises liées à l’attrait de la société de consommation, le cercle vicieux du trafic reste, malgré les bonnes volontés, difficile à briser définitivement.
En 2019 le mercredi 15 mai, c’est 11 mères porteuses contraintes de garder leurs bébés.
Accusées de « trafic d’êtres humains », plusieurs femmes, arrêtées en novembre à Phnom Penh, ont été relâchées en échange notamment de la promesse de ne pas vendre l’enfant qu’elles portaient, avaient indiqué les autorités.
Malgré l’interdiction depuis 2016 du recours à la Gestation pour autrui (GPA) dans le royaume, la pratique des mères porteuses continue d’y prospérer via d’opaques réseaux clandestins.
Au Cambodge, la demande de da Gestation pour autrui émane très largement de Chine profitant ainsi de la pauvreté des familles pauvres au Cambodge pour faire du trafic d’humain, comme l’achat d’enfant aux familles pauvres.
L’assouplissement, par Pékin, de la règle de l’enfant unique a provoqué ces dernières années une recrudescence de la demande. En Chine c’est plus de 90 millions de femmes sont désormais autorisées à avoir un deuxième enfant, mais nombre d’entre elles sont trop âgées pour le faire naturellement.
Cette augmentation de la demande est surtout liée à la hausse du pouvoir d’achat et à l’émergence d’une classe moyenne chinoise qui a désormais les moyens d’avoir accès à cette pratique.
D’après les estimations dévoilées par une spécialiste du marché, les ressortissants chinois seraient « prêts à débourser entre 40 000 et 100 000 dollars (35 000 à 89 400 €) pour avoir un enfant ». La mère porteuse percevrait « de 10 à 15 000 dollars (8 940 à 13 400 €) ». Une véritable fortune dans le royaume, toujours convoitée par de nombreuses candidates prêtes à braver l’interdiction.
Ces femmes souvent désireuses de sortir de la pauvreté, forcées par leur famille ou victimes de trafiquants, les raisons pour lesquelles les jeunes filles partent se marier dans l’Empire du milieu notamment sont multiples.
Et si des histoires se concluent par une union heureuse, certaines femmes se retrouvent endettées, incapables de rembourser les frais de mariage, et tombent parfois dans la prostitution.
D’autres, qui se retrouvent sans papiers, sont placées dans des centres de rétention en Chine.
Acheter une épouse au Cambodge coûte entre 10.000 et 15.000 dollars (entre 8.000 et 13.000 euros).
La majorité est empochée par les intermédiaires chinois et leurs agents cambodgiens, mais cela couvre aussi souvent une « dot » de 1.000 à 3.000 dollars versée à la famille de la mariée, une somme considérable dans ce pays pauvre.
Le Cambodge est actuellement le pauvre des pays de l’Asie du Sud Est.
-> Le côté obscur des orphelinats au Cambodge
Une nette amélioration depuis ces dernières décennies au Cambodge
En 2018, un rapport du Département d’Etat américain indiquait que les Etats-Unis admettaient que le Royaume entreprenait de sérieux efforts pour combattre la traite des êtres humains.
Toujours selon le document, le gouvernement du Cambodge ne respecte pas les normes minimales en matière d’élimination de la traite mais fait des efforts significatifs par rapport à l’année 2017.
Les actions judiciaires contre les trafiquants, le rapatriement des victimes, la sensibilisation et la prise de mesures en faveur d’une migration plus sûre sont des facteurs qui ont joué un rôle dans l’amélioration de la situation.
Malgré tout les efforts, le Cambodge reste tout de même classé 9ème dans le monde en terme de trafic d’humain.