Quand le nationalisme thaïlandais glisse vers la dérive autoritaire : une mécanique déjà vue dans l’Histoire

Il existe dans certains discours nationalistes en Thaïlande une idée dangereuse : celle que le peuple thaï serait plus raffiné, plus civilisé, plus légitime que ses voisins.

Ce n’est pas une simple fierté culturelle. C’est une théorie de supériorité.

L’Histoire nous a appris où mènent ces récits.

Dans les années 1930, l’Europe a vu naître un projet politique reposant exactement sur ces piliers :

  • un peuple présenté comme élite naturelle,
  • un chef sacré, incontestable,
  • un État qui contrôle la pensée,
  • une réécriture totale du passé,

et l’idée que certains peuples sont là pour servir, ou disparaître.

Ce projet, on l’a appelé nazisme.

Aujourd’hui, en Thaïlande, on retrouve les mêmes ingrédients moins visibles, plus propres, plus « modernisés », mais identiques dans la structure.

Le discours de la supériorité thaïe

Dans l’éducation, les médias et la culture populaire, on répète que :

  • la Thaïlande est l’héritière légitime des terres khmères,
  • les Khmers et les peuples voisins sont « arriérés » ou « moins raffinés »,
  • l’identité thaïe est au-dessus des autres identités du Sud-Est asiatique.

C’est le même principe que celui de la race supérieure dans les années 30 : on construit un eux et nous.

Et dans ce « nous », on n’accepte que ce qui est purement thaï.

  • Le Chef sacralisé
  • Le Roi n’est pas un dirigeant politique.
  • Il est un mythe vivant.
  • La loi de lèse-majesté n’interdit pas seulement l’insulte, elle interdit la pensée critique.
  • Ce culte du chef est un pilier du fascisme européen.
  • L’ennemi intérieur et extérieur

Comme toujours :

  • à l’intérieur, on efface les identités non thaïes (Surin, Isan, Karens, Hmong…)
  • à l’extérieur, on humilie le voisin pour solidifier l’unité nationale.
  • L’ennemi, dans ce récit, n’est jamais l’État. L’ennemi, c’est l’autre.
  • Les Cambodgiens comme bouc émissaire
  • Travailleurs immigrés exploités.
  • Migrants traqués.
  • Touristes cambodgiens insultés.
  • Culture khmère ridiculisée, moquée, niée.

Ce n’est pas accidentel. Ce n’est pas isolé. C’est structuré.

C’est exactement la même mécanique utilisée en Europe pour désigner « l’impur », « l’inférieur » ou « l’indésirable ».

Un système qui, comme le nazisme, a besoin d’un mythe de supériorité pour exister.

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