par Plus de 25 ans après la guerre au Cambodge, une question de dette de guerre revient sur le devant de la scène.
En 2016 le Premier Ministre Hun Sen aurait réitéré la demande au président Donald Trump quelques semaines après l’élection du nouveau président américain.
En 2010, il aurait déjà fait une demande à l’ancien président Barack de trouver un consensus pour transformer la dette en une espèce d’échange de coopération, sans plus de donner de détails.
Au Cambodge, en 1970, un coup d’État permet au Premier ministre Lon Nol, militaire de profession, de renverser le roi Norodom Sihanouk qui autorisait l’utilisation de l’Est cambodgien et de la piste Hô-Chi-Minh par le Nord-Vietnam pour soutenir la guérilla au Sud.
En 1969, Sihanouk avait changé d’orientation et s’était tourné vers les États-Unis, mais ce changement de politique n’avait pas eu les effets escomptés en termes de perte de vitesse des forces de libération vietnamiennes et de la guérilla des Khmers rouges lancée en 1967.
Il s’agit bien d’un soulèvement visant à lutter contre l’influence communiste.
Si l’implication américaine dans le coup d’État n’a jamais pu être prouvée à ce jour, il est en tout cas certain que Lon Nol aurait installé un régime favorable à Washington, autorisant ainsi les bombardements sur son territoire : les tapis de bombes de l’opération secrète « Menu » sont remplacés par les mêmes tapis de bombes dans le cadre cette fois de l’opération avouée « Freedom Deal », qui durera jusqu’en 1973) et même une intervention au sol de troupes américaines et sud-vietnamiennes entre fin mars et fin juin 1970.
Les bombardements massifs provoquent un désastre humanitaire.
Aux nombreux morts et blessés s’ajoutent les déplacés internes, forcés de quitter les campagnes à l’Est du pays pour rejoindre les villes et notamment la capitale, Phnom Penh.
Le gouvernement doit nourrir les personnes mêmes qui, par leur travail agricole, produisaient une part importante de la nourriture du pays.
Lon Nol aurait alors contracté un prêt de 274 millions de dollars US auprès des États-Unis afin d’acheter à ces derniers des produits tels que du riz, du blé, de l’huile, du maïs et du coton.
Une dette aurait été contractée par le régime de Lon Nol après le coup d’État de 1970 s’élève aujourd’hui à environ 500 millions de dollars, en raison des intérêts non payés.
Cette dette avait été contractée par un régime non-démocratique afin de venir en aide à la population. qui était victime des bombardements américains autorisés par ce même régime !
Cette dette serait donc illégitime, et la rembourser reviendrait à payer les bombes larguées sur le territoire cambodgien entre 1969 et 1973.
Il s’agit donc d’une dette illégale qui doit être répudiée.
Le premier ministre du Cambodge, Hun Sen, a aurait déclaré:
« Les États-Unis ont créé des problèmes dans mon pays et m’ont ensuite demandé de l’argent.
Après notre refus, ils ont ordonné au FMI (Fonds monétaire international) de ne plus nous prêter d’argent.
Nous devrions élever la voix pour dénoncer ce pays qui en envahit d’autres et qui massacre des enfants. »
La cause de cette dette illégale aurait donné pour résultat deux fois plus de tonnes de bombes déversées sur le petit territoire de l’Asie du Sud EST que par l’ensemble des alliés sur tous les fronts du conflit 39-45 lors de la seconde guerre mondiale.
En tout, pas loin de 9 millions de militaires US ont participé au conflit dans le contexte de la guerre du Vietnam et impacté le Cambodge qui était neutre à l’époque.
Sans oublier que ces bombardements ont eu pour conséquence de renforcer les forces Khmers Rouges avant la montée au pouvoir de ceux-ci en 1975.
Ces bombardements américains auraient permis par l’ancien Premier Ministre Lon Nol auraient causé jusqu’à plus de 700 000 morts et auraient poussés de nombreux et nombreuses civils dans les bras des « libérateurs » des Khmers rouges dans les années 70 avant la prise du pouvoir en 75.
Selon plusieurs témoins, les bombes étaient d’un tonnage si massif qu’elles faisaient sauter les tympans de n’importe qui dans un rayon d’un kilomètre.
Le gouvernement cambodgien aurait souligné que les cratères parsèment encore la campagne cambodgienne et les villageois doivent encore déterrer des bombes, ce qui entraine des évacuations de masse jusqu’à ce qu’elles soient désamorcées.
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Le premier ministre aurait également déclaré :
« Il reste beaucoup de grenades et de bombes. C’est pourquoi si souvent des enfants cambodgiens sont tués, parce qu’ils ne savent pas qu’il s’agit de munitions non explosées »
Cette annulation de dette ne serait pas suffisantes à la satisfaction des besoins humains fondamentaux de la population du Cambodge, mais elles représentent une condition nécessaire afin d’orienter les ressources du pays vers des secteurs tels que l’éducation, la santé, ou encore la souveraineté alimentaire.
Aujourd’hui le Cambodge refuse de payer cette dette qui la considère comme illégale et la cause de nombreux morts encore aujourd’hui.
Ref :
https://www.cadtm.org/La-dette-reclamee-par-Washington
https://www.cambodgemag.com/post/cambodge-usa-quand-la-dette-de-guerre-refait-surface
https://www.hrw.org/fr/world-report/2019/country-chapters/325403
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lon_Nol
